d’envisager que, dans les premières dizaines d’années de son existence, cette construction fut occupée par une petite garnison d’Ostrogoths chargée de contrôler la population indigène, ainsi que d’aider celle-ci à surveiller le transit vers l’Italie alors occupée par les Goths. Plus tard, elle fut remplacée par une famille lombarde chargée de la même tâche. Des vestiges de parures et de vaisselle de provenance romaine laissent à penser que l’habitation fut surtout occupée par des gens de souche.
Deux autres constructions, de la même grandeur à peu près, sont situées à l’est de la maison décrite: la construction de la pièce centrale de l’une d’entre elles semble avoir été plus solide, ou tout au moins plus haute, dans la mesure où ses vestiges ressortent plus nettement du relief du sol. Du côté est de la place, il y avait une autre unité formée de trois locaux, favorablement située sur une petite terrasse; sa structure était adaptée à la configuration du terrain, ses pièces n’étant plus tout à fait alignées. Il est intéressant de signaler que cette division intérieure en trois pièces prévalait dans les maisons dé¬ couvertes à Monte Barro, près de Lecco, en Italie du Nord, où un chantier de fouilles est en train de mettre à jour un habitat imposant de la fin du Ve et du début du Vie siècle, et où certaines trouvailles témoignent de la présence d’Ostrogoths. Ces maisons furent - détail intéressant - entourées de portiques. Il faut préciser que le site de Gradée près de Prapretno, doté par ailleurs d’un éventail varié de types de constructions et rappelant par son emplacement celui de Tonovcov grad, ne comporte pas de maisons de ce type de division intérieure. Les fouilles récentes ont révélé qu’une structure assez analogue du site de Rifnik n’avait en effet que deux pièces, avec une petite construction adjacente. Il n’y a que deux exemples de cette disposition à trois pièces, le bâtiment dit «épiscopat» du site Ajdovski gradée pri Sevnici et le bâtiment de l’ensemble du Kucar près de Podzemlje daté du début de l’ère chrétienne. Nous trouvons particulièrement intéressants les vestiges d’une construction dont la surface permet d’identifier une division intérieure en cinq pièces. Bien qu’elle présente une certaine ressemblence avec une construction du site de Senturska gora, nous ne lui connaissons pas de parallèle en Slovénie.
Dans l’angle nord-ouest de l’habitat, on devrait trouver un édifice d’importance majeure, cette partie constituant l’un des points-clefs du système défensif. Or, s’il est encore possible d’identifier l’angle de l’enceinte, il est impossible d’entrevoir les contours et les dimensions d’une éventuelle construction ou d’une tour.
Sur un plateau rocheux de quelques mètres de hauteur, rejoignant du côté