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Page:Labi 2009.djvu/113

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dit que la région d’Andermatt est certes pleine d’attrait, mais qu’ il y manque un projet d’envergure capable de rendre à cette station son lustre d’antan. M. Sawiri évoque la station balnéaire d’El Gouna qu’il a aménagée sur les rives de la Mer Rouge; il expose sa vision des choses, à savoir qu’un complexe touristique doit être intégré et qu’ il doit être construit rapidement. Les deux interlocuteurs prennent rendez-vous et se retrouvent quelque temps plus tard à Andermatt. L’ancien champion de ski Bernard Russi (médaille d’or à Sapporo en 1972) fait visiter la région à M. Sawiri et le conduit notamment sur le Gemsstock...

Andermatt, village de montagne multiséculaire encaissé dans des montagnes très abruptes, cerné par des couloirs d’avalanches, ne se prête pas vraiment à la construction d’une nouvelle station - sauf au-delà de la gare, sur les anciens terrains militaires inoccupés. En toute logique il est prévu de réaliser le projet en lien direct avec le village traditionnel à cet endroit, sur l’ancienne place d’armes qui s’étend sur 1 kilomètre carré. Le montant de l’investissement nécessaire à la création d’une station «internationale» est évalué à 750 millions de francs suisses.

Tout d’abord, il faut être conscient que la vallée d’Urseren n’ a jamais été un «isolat géographique». En effet, même si sa population se caractérise par une très forte identité locale, le contact avec autrui a toujours été un facteur indispensable. Dans le projet de M. Sawiri, l’influence des expatriés est omniprésente, mais discrète. Tout d’abord, sans un ambassadeur originaire d’Uri, le projet n’aurait été ni discuté, ni projeté. Sauf autre circonstance providentielle, M. Sawiri ne se serait jamais intéressé à Urseren, une vallée alpine somme toute comme tant d’autres ! Ensuite M. Sawiri a été piloté par Bernard Russi pour visiter la vallée. Ce dernier, bien que travaillant et habitant hors de la vallée y a gardé une maison où il se rend souvent. Enraciné dans la vie locale, il en connaît les problèmes tout en étant au courant de ce qui se réalise à l’extérieur. Co-initiateur du Club de Golf alpin de Realp en 1992 avec d’autres expatriés originaires d’Andermatt, il a contribué à orienter le développement de la vallée, en réussissant à convaincre une opinion publique qui, à l’origine, restait sceptique quant à l’utilité d’un terrain de golf.[2]

Le projet de M. Sawiri n’est pas vraiment comparable au terrain de golf de Realp du fait de son ampleur et de son impact économique, démographique et politique. Il soulève. un certain nombre de questions, notamment celle de son enjeu pour le commerce et l’artisanat local, celle de la gestion locale de 250 emplois supplémentaires au minimum, de surcroît employés par un entrepreneur

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Histoire des Alpes - Storia delle Alpi - Geschichte der Alpen 2009/14