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Page:Labi 2009.djvu/116

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officielle, s’est adressé à la population concernée et a dialogué avec elle. Ainsi, dans les réunions publiques, les habitants d’Urseren pouvaient se faire eux-mêmes une opinion, tester M. Sawiri en tant qu’homme pour juger de son sérieux et vérifier le bien-fondé des divers arguments avancés et surtout elles permettaient à l’investisseur et à ses partenaire de rétablir les faits.

Les négociations avec les paysans propriétaires des terres nécessaires au projet ont été une opération délicate: elles impliquaient le bouleversement de destinées individuelles et familiales et un enjeu financier important. Cet aspect ne parviendra cependant pas à modifier véritablement l’opinion publique favorable au projet, même si les préoccupations des paysans étaient aussi estimées être légitimes par l’opinion publique. C’est que la situation ne laissait guère d’autre choix; un «non» aurait équivalu à pérenniser la situation du déclin économique. Cependant, à cette étape du projet, il n’y a pas d’influence mesurable des expa¬ triés. C’est donc plutôt le climat de confiance qui, en fin de compte, a permis la conclusion heureuse des transactions économiques.

En 2007, un ancien expatrié entre directement en jeu. Dessinateur en génie civil d’Andermatt, émigré à 21 ans en Californie après un court passage profession¬ nel aux bureaux de construction du tunnel de la Furka, et ayant construit des holiday-resorts (Mammoth Mountain), il revient au pays comme directeur de la Andermatt Alpine Destination Company, avec dans ses bagages toute une somme de connaissances et d’expériences acquises à l’étranger. Même si après 21 ans d’absence, on n’ est plus tout à fait intégré dans la société d’origine, on est connu et, surtout, on sait comment elle fonctionne, on peut rétablir d’anciennes relations; bref, cet ingénieur est «du village», et cela compte dans la réalité socio-culturelle de la vallée.


Conclusion

En fait, on le sent bien, et les enquêtes ponctuelles à Andermatt le montrent: le rôle des expatriés est important. Mais en l’état actuel des éléments disponibles, il n’est pas encore possible de quantifier valablement l’influence exercée par les gens d’Andermatt revenus de l’étranger. Ce qui est certain en revanche, c’est qu’il existe une synergie, des échanges de vue et de savoirs différenciés entre la population locale, restée au pays, et celle qui «connaît le monde». Ainsi, finalement, le village entier profite des expériences faites à l’étranger. Cependant, quiconque a vécu «l’aventure Sawiri» comme observateur extérieur,