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Page:Labi 2009.djvu/178

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tant de rapports, du moins dois-je croire d’après sa lettre qu’il espère que vous pourrez lui être d’une grande utilité. Il m’annonce un supplément à son grand ouvrage et j’imagine qu’il serait charmé de l’enrichir de plusieurs mousses de vos montagnes.»[24]

C’est Gaudy qui communiquait à Villars les nouvelles de la communauté scientifique suisse, l’informait des travaux de Tingry,[25] Pictet[26] et Boissier,[27] et notamment des analyses que ceux-ci venaient d’effectuer sur les eaux thermales de Saint-Gervais.[28] Le ton familier de la correspondance savante entre Villars et Gaudy montre à quel point tous les naturalistes suisses évoqués par les deux correspondants étaient bien connus de Villars. Pictet et Tingry étaient tous deux membres de l’Académie delphinale à Grenoble. La formation des deux savants, l’éclectisme de leur parcours n’est pas sans rappeler celui de Villars. Face à la préoccupation de Villars d’étendre ses travaux de botanique à l’Autriche et au Saint-Empire germanique, Gaudy le tenait également informé sur les moyens de se procurer en Suisse ou à Vienne les ouvrages du botaniste autrichien Jacquin,[29] directeur du Jardin impérial de Schönbrunn à Vienne, ou ceux de l’Allemand Gmelin.[30] Récupérer les bibliothèques des botanistes suisses décédés, savoir à quelle société botanique, généralement anglaise, étaient destinés leurs précieux herbiers, faisaient partie des préoccupations de la communauté scientifique dont Gaudy se faisait l’écho.[31] Il tenait également Villars au courant des bonnes récoltes des herboristes suisses et du succès de leurs herbiers au-delà de leurs frontières: «On lui mande de la Bohême et de la Hongrie, que dans ces pays, les dames raffolent de la botanique.»[32]

Ilts’exprimait aussi sur volonté de Villars, vieilli et fatigué, de transmettre à Augustin Pyrame de Candolle le soin de rédiger à sa place le Pinax tant attendu.[33] À travers la correspondance, cet appel de Villars à de Candolle sonnait comme la reconnaissance, par le Cabinet d’histoire naturelle de Grenoble, du long chemin parcouru avec les naturalistes genevois. De Candolle avait été, avec Thouin (1747-1824),[34] l’un des tout premiers correspondants du jardinier Liotard lors de la création du Jardin de botanique de Grenoble. Le Pinax de Villars réalisé par de Candolle ne devait hélas jamais voir le jour.

La correspondance de Dominique Villars avec Gaudy à Genève, mais aussi avec Römer[35] à Zurich, révèle l’intérêt que le savant portait aux botanistes autrichiens, comme Host à Vienne et Jacquin, toujours à Vienne.[36] Villars s’appuyait sur sa correspondance en Suisse pour se redéployer vers la capitale autrichienne, d’où il pourrait comparer sa flore alpine dauphinoise avec la première flore alpine

autrichienne publiée au XVIIe siècle par Charles de l’Ecluse, botaniste de l’em-

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Histoire des Alpes - Storia delle Alpi - Geschichte der Alpen 2009/14