Nyon
Désireux de contrôler les Helvètes et les tribus alpines des Rhètes pour leur interdire toute intrusion dans le monde romain. César fonda, vers 46/44 avant J.-C.,[18] au bord du lac Léman, la Colonia Iulia Equestris, l’actuelle Nyon, sur des terres confisquées aux Helvètes, qui furent divisées en lots réguliers, les centuries, dont les traces ont été mises en évidence par l’archéologie. Faute de textes, l’identité des vétérans installés par César reste mal connue. On hésite encore entre les cavaliers de diverses légions et les soldats de la légion X Equestris. L’implantation dut être assez lente, puisque les premiers témoignages archéologiques «romains» semblent être un peu postérieurs.[19]
Le territoire de la colonie s’étendait du Jura au lac Léman et s’arrêtait peut-être, à l’est, au bord de l’Aubonne.
Aoste
Selon Strabon,[20] après la défaite des redoutables Salasses, Auguste «les fit tous vendre comme butin de guerre», ce qui est sans doute très exagéré, puisque dans les années 23-21 avant J.-C., les Salassi incolae qui initio se in coloniam contulerunt, ont élevé une statue à Auguste.[21] Toutefois, il pourrait s’agir de ceux qui s’étaient volontairement soumis à Terentius Varro, le général romain, avant qu’il ne lance son attaque. Quoi qu’il en soit, en 25 avant J.-C., soucieux de contrôler l’accès de la voie primordiale du Petit-Saint-Bernard, l’empereur «envoya trois mille Romains qui fondèrent la ville d'Augusta à l’endroit même où Varron avait installé son camp». Comme la nouvelle colonie portait le nom d'Augusta Praetoria, il est assuré qu’il s’agissait d’anciens prétoriens, libérés du service. Les Salasses survivants furent autorisés à s’installer dans la ville et devinrent sans doute très vite citoyens romains.[22] Le territoire de la colonie devait correspondre à l’actuel val d’Aoste.
L'IMMIGRATION INDIVIDUELLE
Si la déduction de la colonie d’Aoste est attestée par des textes littéraires explicites, il est beaucoup plus difficile de repérer les immigrés individuels dans la population alpine, car nous sommes réduits aux seuls textes épigraphiques, ce qui limite très sérieusement nos connaissances, puisque nous ne pouvons obtenir de renseignements que sur les personnages qui avaient